Quelle est la plus grande richesse de notre planète ? Les mines d’or ? Le diamant ? Non, la biodiversité ! La Terre se distingue des autres planètes par l’extraordinaire diversité du vivant. Cette biodiversité permet à l’homme de couvrir la plus grande partie de ses besoins. Elle nous permet de nous nourrir, d’avoir de l’eau, des matériaux, des médicaments, etc. Et bien au jardin, la biodiversité est tout aussi importante. Je te partage 8 idées pour favoriser la biodiversité au jardin potager…
Mais d’abord, c’est quoi la biodiversité ?
La biodiversité est l’ensemble des êtres vivants (animaux, plantes, bactéries, humains, champignons, etc.) en interaction avec leur environnement. Les chaînes alimentaires font notamment partie de la biodiversité. L’’air, le sol, les plantes, les animaux fonctionnent ensemble pr former un réseau équilibré, plus résilient face aux perturbations comme les maladies et « débordement de ravageurs ».
On leur fait souvent la guerre aux pucerons, araignées rouges, mouches blanches et autres charançons! Mais tous sont nécessaires et Certains membres de cette très vaste famille peuvent s’avérer être de très bons alliés dans ton potager.
Alors, on la favorise comment cette biodiversité ?
1.Favoriser différents « microclimats »
Certains milieux naturels sont plus propices que d’autres à l’établissement de certains vivants :
- Les prairies sèches, pendant les périodes de floraison, procurent aux abeilles une offre alimentaire paradisiaque. Celles-ci se développent généralement sur des sols sableux ou granuleux, qui constituent des lieux de nidification idéaux pour les espèces vivant sous terre.
- Ne couper pas les fleurs après leur floraison. Les tiges creuses de plantes constituent également de bons sites de nidification d’abeilles. Les nymphes de certaines abeilles sauvages hibernent dans des tiges sèches et droites (molènes, acanthes, cardères, armoises, ronces…)
- Certaines insectes et reptiles affectionnent les endroits secs et chauds comme les parois de rochers bien ensoleillés, ou les bouts de terre au sol bien drainant et sans végétation pour y faire leur nid. Cependant, pour les abeilles, comme ces milieux offrent peu de nourriture, ils doivent être proches d’une étendue fleurie.
- les zones humides comme les mares et étangs qui offrent gite, couvert à certains vivants et surtout de l’eau pour tous ! Eh oui, oiseau, abeille, coccinelle, hérisson ont aussi besoin de boire ! Et les points d’eau naturels sont de plus en plus rares !
- …
2. Planter des fruitiers et vergers
Les plantes qui fournissent graines et fruits pour les oiseaux en automne et en hiver sont primordiales.
Les « vergers » offrent aussi du nectar et du pollen aux abeilles et autres insectes pollinisateurs et décomposeurs comme les guêpes
3. Des plantes pour avoir des fleurs et graines toutes l’année
Il est aussi important de privilégier des floraisons étalées sur toutes l’année. Les insectes et oiseaux ont un grand besoin de sources de nourriture au période les plus critiques pour eux : fin et début d’année !
Eh bien sûr, on évite de planter des variétés ornementales. En général, ce sont celles qu’on trouve en majorité en jardinerie classique ! Ces fleurs sont souvent étiquettés avec un * ou un nom de variété (qu’un horticulteur me confirme cette info svp ;). Elles ont été sélectionnées pour leur beauté mais ont souvent perdu leurs fonctions nutritives pour les insectes (pollen et nectar) et les oiseaux (baies).
La meilleure façon selon moi d’avoir des plantes qui fleurissent toutes l’année : laisser les plantes sauvages arriver, vous aurez ainsi dès le mois de mars un jardin fleuri avec par exemple le lierre terrestre, la chélidoine, la paquerette ou encore le pissenlit qui embelliront votre jardin sans même avoir levée un orteil !
4.Attirer les auxiliaires, leurs larves et tous les minis du sol en le « couvrant »
Mulcher consiste à recouvrir le sol avec une couche de matières organiques comme des feuilles, de la paille, ou du foin. Cela permet de garder l’humidité dans le sol, de fournir abris et couverts à un tas d’êtres vivants, de protéger les racines des plantes du froid en hiver, et de nourrir progressivement le sol lorsque le paillage se décompose.
Ces zones sont d’excellents lieux refuges pour nos chers décomposeurs et prédateurs de « ravageurs » comme la Larve de Carabe
5.Laisser des zones sauvages
Toute l’année et en particulier L’hiver, pour leur hibernation, les auxiliaires du jardin comme les chrysopes, coccinelles, hérissons trouvent refuge dans des tas de bois, de feuilles mortes, ou encore dans des haies.
Et si c’est trop difficile pour vous de laisser une zone sauvage, l’alternative de la haie sèche qui consiste à créer une haie avec des bois et branchages morts mais rangés entre des piquets pourrait te convenir !
6. Installer des plantes de familles botaniques différentes
Installer des plantes de familles botaniques différentes, aussi bien pour les légumes que pour les fleurs et autres plantes compagnes, mellifères, … :
– des plantes diversifiées comblent les besoins d’insectes pollinisateurs différents et les attire au jardin
Les insectes pollinisateurs ont des préférences de fleurs, comme toi oui. Mais peut-être pour d’autres raisons C’est souvent selon leur morphologie : notamment la taille de leur langue. Certains préfèreront les fleurs à corolles profondes, d’autres pas. Et oui, Il existe des insectes à langue « longue » et d’autres à langue « courte ». Plus d’infos ici.
– des plantes diversifiées peuvent Repousser les ravageurs
Au cours de leur longue évolution au contact les uns des autres, plantes et animaux ont établi des relations d’attraction et de répulsion.
Attraction, car certains animaux – notamment chez les insectes – se nourrissent d’une seule espèce de plante. Ils repèrent leur plante hôte grâce aux signaux émis par celle-ci: couleur du feuillage, odeur, etc.
Répulsion. Les plantes compagnes peuvent aussi repousser certains insectes nuisibles ou perturber leur recherche de leur plante hôte par brouillage du message olfactif, comme par exemple l’absynthe et autres aromatiques.
– des plantes diversifiées Favorisent différents auxiliaires
Les auxiliaires sont notamment les formes larvaires des chrysopes, coccinelles, syrphes, les punaises anthocorides, les araignées, les carabes, les oiseaux et mammifères insectivores. Il s’agit des ennemis naturels (prédateurs) des ravageurs des cultures.
« Et les ennemis de nos ennemis sont nos amis »
Larve de syrphe. Le souci attire les syrphes qui y pondent leurs larves qui se nourrit notamment de pucerons
Larve de Chrysope. Le chrysope adulte se nourrit de pollen et de nectar de diverses fleurs et y pondront ensuite ces larves qui se nourriront des pucerons.
Merci à l’auteur du site insectes.net pour ces photos et son expertise sur les minis ci-dessus 🙂
-La biodiversité et les associations de plantes permettent aussi d’avoir un sol sain et vivant
Ce sol vivant protège les cultures contre les nématodes et maladies. Un sol qui manque d’organismes vivants devient compact, sec et difficile à travailler. Il devient aussi moins capable de retenir l’eau, ce qui peut nuire aux plantes, surtout pendant les périodes de sécheresse.
À l’inverse, un sol vivant, bien aéré et riche en micro-organismes, est capable de mieux stocker l’eau, d’éviter l’érosion.
Un sol vivant laissera aussi moins de place aux maladies! C’est identique chez nous, au plus on a une flore intestinale riche et de nombreux anticorps, au moins les maladies ont de chance de nous atteindre non ?
Réduction des « mauvaises herbes »
Le recouvrement du sol empêche aussi le développement des adventices (=plantes indésirables dans un certain endroit)
7. Tonte différenciée et taille des arbustes, arbres et haies à certaines périodes uniquement
Garder des endroits de pelouses non tondues et tondre moins souvent.
Voilà bien une astuce bénéf pour tout le monde : c’est plus de vivants mais aussi moins de bruits et plus de repos le weekend ! En plus, la tonte différenciée offre de nombreux avantages.
Laisser haies et arbustes tranquilles
« La LPO encourage à ne plus tailler les haies ni élaguer les arbres du 16 mars au 31 août, afin que les oiseaux puissent nidifier en paix.
Avec l’arrivée des beaux jours, les amateurs de jardinage en profitent pour bichonner leur terrain. Mais, c’est la pleine saison de nidification chez les oiseaux et beaucoup d’espèces s’installent dans les haies et les arbustes. Ainsi, le Merle noir, le Rougegorge familier, l’Accenteur mouchet, le Verdier d’Europe, le Pinson des arbres, et bien d’autres utilisent les enfourchures des branches pour accrocher leurs nids.
Afin de ne pas déranger les couvées, la LPO recommande donc d’arrêter de couper les haies et d’élaguer dès le début du printemps et d’attendre l’envol des derniers oisillons, soit au plus tard fin août. » source : Ligue de Protection des Oiseaux
8. Si l’équilibre au jardin n’est pas encore atteint et qu’il y a trop de ravageurs ? Comment éviter les pesticides et autres « produits tueurs » ?
Outre le grand principe de prévention qu’est une biodiversité maximale dont les cultures diversifiées, Il y a d’autres moyens de lutte contre les ravageurs et maladies « au naturel ».
- Les barrières physiques :voiles anti-insectes contre la mouche de la carotte, la piéride ou les altises sur les choux, radis…
- Les pièges contre les campagnols ou les limaces.
- Les pulvérisations de purins et autres extraits de plantes en répulsif ou traitement curatif : ortie contre les pucerons, tanaisie ou absinthe contre les altises…
- La lutte biologique :Bacillus thurengiensis contre les chenilles, chrysopes contre pucerons, nématodes contre les limaces.
Dans la pratique du jardinage biologique, le recours aux traitements curatifs est rare. Quand il s’avère nécessaire (seuil de tolérance dépassé, risque de propagation fort…), le seul conseil est d’utiliser des produits d’origines végétales biodégradables à base de pyrèthre.
Attention !! Les insecticides « bio » ne sont pas spécifiques, c’est à dire qu’ils détruisent en même temps les ravageurs visés et la faune « amis » auxiliaire. Ces produits ne peuvent donc répondre que ponctuellement à des déséquilibres constatés et ne doivent pas devenir d’usage courant.
Ils seront appliqués le soir pour préserver les abeilles et prolonger l’effet du traitement. Le jardinier cherchera par ailleurs à connaître l’origine du déséquilibre afin d’éviter que les symptômes ne se renouvellent.
Un jardin plein de biodiversité c’est une vie pour tous
Dans un écosystème (étang, bois, désert, jardin potager), les êtres vivants dépendent les uns des autres pour satisfaire leurs besoins vitaux : nourriture, air, eau, abri, moyen de transport. Ces interactions créent un vaste réseau de liens. Les relations entre les êtres vivants sont d’une richesse et d’une variété impressionnantes. Leur observation nous amène à percevoir la complexité, la fragilité et la diversité de la nature qui nous entoure.
Certes, parfois, il y a des perturbations qui affectent tout le réseau ! Mais pas de panique, la tendance de chaque écosystème est de retrouver l’équilibre ! Faire confiance, attendre, avec une bonne dose de lacher prise et souvent la solution viendra du jardin lui même!
Tu veux en savoir plus sur le potager ? Rendez-vous aux ateliers familles durant l’année ! 🤩