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L’automne approche doucement. Que faire au jardin en septembre ? Comment continuer à accueillir la biodiversité et déjà préparer l’explosion de vie du  jardin au printemps prochain ? Découvrez comme accompagner un jardin vibrant de vie et de beauté.

Pourquoi passer du temps déjà si rare à ce genre d’activité ? Pour le bonheur simple que ça procure, la joie de voir la vie autre que la nôtre évoluer au jardin, soutenir les autres êtres vivants sans qui nous ne sommes rien et qui nous rendent tant de services au quotidien…

Que faire au potager en septembre ?

Enlever les fleurs et plantes fanées ?

On enlève tout ce qui traine et fane au jardin pour un jardin propre ? NON ! Les feuilles qui tombent, les fleurs qui montent en graines, les indigènes surtout, sont des ressources de nourriture (graines en particulier) et des abris (tiges creuses, restes de racines, feuillages) pour de nombreux êtres vivants du  jardin. Ceux-ci s’avèreront être de magnifiques alliés pour la saison prochaine, alors, on laisse les fleurs indigènes se faner et en place. Oui l’esthétique surprend au début mais tout est question d’habitude, après quelques années ou semaines (c’est selon ;), vous y serez habitués. Conscient de la vie que ça soutient, vous serez même beaucoup plus joyeux qu’avant en parcourant votre jardin des yeux 🙂

plantes en graines pour nourrir la biodiversité

photo : cardère en graines au milieu du potager de Jardins des Liens

Vous n’arrivez pas encore à garder les plantes fanées au jardin ? Vous pouvez opter pour un compromis à la belge : une fois que vous avez enlevé les plantes fanées et autres branches, choisissez un endroit du jardin pour installer une haie sèche.

Haie sèche

haie sèche

photo : haie sèche au fond du jardin chez Jardins des Liens

Je vous mets un extrait d’un article du Monde sur le sujet : « Haie sèche, haie morte ou haie de Benjes sont des appellations différentes d’une même technique, proche du plessage plessage, qui consiste à monter un muret de branchages de bois mort contenus horizontalement entre des piquets enfoncés dans le sol, servant de cadre.

L’avantage majeur d’une haie sèche réside dans sa rapidité d’installation : elle ne demande pas d’attendre plusieurs années avant de former une véritable clôture. Elle ne coûte quasiment rien, s’intègre aisément de façon décorative dans un jardin d’inspiration naturelle, tout en se révélant utile pour se transformer en corridor biologique.

En effet, à la façon d’un hôtel à insectes, la haie morte sert d’abri à insectes, de gîte pour petits mammifères, et autres auxiliaires utiles au jardin. Quantités d’oiseaux sont susceptibles d’y nicher et même d’y nidifier : rougegorge, accenteur mouchet, troglodyte mignon, etc.

La haie de Benjes contribue à restaurer l’humus grâce aux champignons et aux organismes saproxylophages (qui ne consomment que le bois mort).

En tant que haie, elle fait barrage au vent et à la pluie, et participe à l’établissement d’un microclimat favorable aux cultures du potager. »

Plantation de plantes

A partir de fin septembre, s’est le moment de planter des vivaces, de préférence indigènes 🙂 Choisir des fleurs qui poussent naturellement en Belgique, telles que les violettes, les mauves, les narcisses ou encore les primevères. C’est un choix malin pour créer des jardins magnifiques, demandant moins d’entretien, attirant les pollinisateurs et évitant la culture massive et l’importation de fleurs du bout du monde.

photo : viola cornuta dans un parterre de fleurs de Jardins des Liens

Par exemple :

Stachys officinalis (bétoine officinale) – sol léger de préférence acide/neutre – mi-ombre/soleil

Knautia arvensis (Knautie des champs) – sol drainé, sablo limoneux, de préférence neutre à calcaire – mi-ombre/soleil

Origanum vulgare (origan) – sol drainé, sablo limoneux, de préférence neutre à calcaire- soleil

Primula veris (primevère officinale) – sol argilo limoneux, de préférence neutre à calcaire – ombre/soleil

viola odorata ou cornuta (violette) – sol drainé, frais, humifère – ombre mi ombre

Divers bulbes, comme crocus, fritillaire, jacinthe des bois, dame d’onze heure, nivéole, tulipe sauvage,…

Pour les arbres et arbustes, c’est plus tard, mais c’est le moment de les commander : visitez le site https://www.arbrenkit.be et commandez vos plants 🙂

Comment intégrer des fleurs indigènes dans votre jardin ?

sainfoin et échinacée en arrière plan

Oubliez le réflexe d’uniquement choisir la fleur pour sa beauté… Laissez pousser certaines adventices, vous serez souvent agréablement surpris par leur beauté ! A la maison, j’ai été éblouie par : la brunelle commune, la centaurée jacée, la centaurée nigra, l’eupatoire chanvrine, l’achillée millefeuille, l’agripaume cardiaque, le géranium sauvage,…

Si vous avez besoin de plus de contrôle au jardin, commencez par identifier les fleurs indigènes qui poussent naturellement dans votre région et choisissez celles qui conviennent le mieux à vos conditions de sol et d’exposition ainsi que sa période de floraison. Le site et magasin d’écoflora à Halles est une pépite pour identifier les plantes qui vous conviendront et pour en trouver à acheter 🙂

La pépinière Tournai propose également des plantes indigènes en semences ainsi que la framboise masquée ou encore Philosophica botanica (uniquement sur les foires). Quelques pépiniéristes proposent des fleurs indigènes également, mais c’est assez rare. Certains maraichers revendent également des plants en surplus en saison, notamment le Domaine de Chercq (un de mes anciens lieux de travail) ou encore La ferme des coquelicots. Si tu en connais d’autres que je n’ai pas cité, dis moi 🙂

Et bien sur, tu peux les semer toi-même aussi, dans ce cas on préfèrera en général le printemps.

N’hésite pas à passer commande cet hiver pour être sur d’avoir les semences que tu souhaite et le temps de préparer tes cultures 🙂 Quelques supers semenciers bio et locaux belges qui oeuvrent pour la reproduction libre des semences :

NB : noter et identifier ce qu’on a planté et où peut s’avérer fort utile car certaines plantes ne sortiront que tardivement au printemps. Pour éviter de planter au printemps au dessus de ce que vous avez planté en automne, mettez vos panneaux en plantant cet automne 🙂

Septembre, c’est aussi le moment de semer des engrais verts.

Ceux-ci :

  • Maintiennent ou augmentent la fertilité (piège à nitrate)
  • Protègent et améliorent la structure du sol
  • Stimulent l’activité biologique :
  • Meilleure disponibilité des éléments pour la culture suivante
  • Limitentl’érosiondessols.
  • Assurent rotation minimale entre 2 cultures
  • Inhibent le développement des adventices
  • Diminuent la prolifération des maladies et des ravageurs

En septembre, on peut semer : luzerne, seigle, avoine, vesce, pois fourrager, trèfle, féverole, radis fourrager, moutarde, colza,… à choisir selon les besoins de votre sol (et votre budget ;p ). Pour vous aider dans le choix de vos engrais verts, je vous renvoie à cet article de Gerbeaud sur le sujet 🙂

Semenciers bio et locaux pour les commander :

Régénération et soin des sols du jardin

Depuis les travaux, c’est priorité régénération du sol à la maison. En effet, un sol sain, fertile et vivant c’est la base ! On donc laisse le sol couvert avec des plantes indigènes qui poussent spontanément et des engrais verts ou des fleurs mellifères ou du paillis. On le nourrit aussi plusieurs fois par an avec des déchets de pelouse, du compost et du broyât.

On laisse les paillages en place (fines couches de tontes de pelouse, paille, foin, copeaux, bâches géotextiles…) ou on en met sur nos parcelles si ce n’était pas le cas.

Plusieurs avantages de la couverture du sol: garder la chaleur du sol plus longtemps et le protéger des intempéries, occulter la lumière et empêcher les adventices de prendre trop de place durant la saison plus froide, servir d’abris pour la « faune du sol », servir de garde manger pour les animaux continuant de vivre normalement en automne et en hiver, nourrir le sol, attirer certains champignons…

Pas besoin de se casser le dos ou de louer un motoculteur pour retourner le sol, les êtres vivants du sol s’en chargent volontiers pour nous 🙂

Par contre, ajouter du fumier en surface, l’automne et le printemps c’est le bon moment. Attention aux excès qui peuvent déséquilibrer votre sol.

Caractéristiques de différents fumiers :

  • Cheval: sec, riche en carbone, améliore les sols lourds. Monte en température.
  • Bovins et de porcs : fumiers « froids ». • Moutons: riche en potasse.
  • Volailles :extrêmement riche en azote

Pour plus d’informations concernant le choix et les quantités de fumier à placer, je vous renvoie à un article de « un jardin bio ».

Mise en place ou  nettoyage de nichoirs, d’abris et de mangeoires

tas de cailloux, abri et garde manger pour la biodiversité

Vos tas de pierres et de bois ont été épargnés lors du nettoyage du printemps. Eh bien continuez sur cette même lancée, des tas de bois et de pierres sont de merveilleux refuges et garde-manger pour hérissons, lézards, tritons, araignées, musaraignes 🙂 Attention, quelques mulots ou rats peuvent aussi y installer leur quartier, pensez donc à installer des perchoirs pour que les rapaces viennent s’y poser et chasser le surplus de rongeurs.

L’automne et le début d’hiver, c’est aussi le moment pour installer des mangeoires et des nichoirs pour les oiseaux. On a parfois tendance à n’installer les nichoirs à oiseaux qu’au retour des beaux jours mais de nombreux oiseaux sont déjà en quête du lieu idéal bien avant !

Vous avez déjà des nichoirs ou mangeoires ? Il est temps de les nettoyer !
N’oubliez pas de les remettre en place immédiatement après nettoyage car un nichoir sert aussi parfois de refuge aux oiseaux en hiver.

Des ressources précieuses pour de bons conseils pour accueillir la vie au jardin, c’est ici.

Si vous n’avez pas d’espaces prévus dans votre jardin pour accueillir les abeilles solitaires (morceaux de sol nu, sablonneux, trous dans des murs, branches creuses, interstices dans du bois, bois en décomposition,…) Vous pouvez aussi installer ou créer des hotels à abeilles solitaires. Ceux-ci peuvent s’installer dès le printemps pour que certaines espèces comme les osmies du printemps puissent y pondre leurs futures progénitures. Vous souhaitez construire un hotel à insectes avec différents types d’abris pour d’autres espèces ? Pour éviter que les prédateurs et les proies se trouvent au même endroit, je vous conseille d’installer un hotel à insectes pour une espèce animale à la fois. !

Il y a des avantages et des inconvénients à la création d’hotels à insectes, découvrez-les dans cet article de Natagora.

Creuser une mare au jardin

Creuser une mare peut aussi être un projet à mener durant l’automne ou l’hiver (avant le gel et après le décompactage du sol suite aux éventuelles sécheresses de l’été). Personnellement, à la maison, nous en avons placé 2, dans des bacs préformés car nous souhaitions les implanter rapidement suite au timing serré des travaux. La première implantée il y a 2 ans est déjà une vrai source de joie et de vie 🙂

Vous trouverez sur cet article de Natagora quelques conseils utiles si vous souhaitez la creuser vous-même 🙂

Quels légumes semer au mois de septembre ?

Choux parmi les fleurs :-)photo : choux kale et mufliers
Ceux qui me connaissent savent que je suis de nature impatiente depuis plusieurs années, donc ouiiii, malgré le sol encore peu accueillant pour les légumes, je n’ai pas pu m’empêcher d’en semer et d’en planter par ci par là quand même cet été 🤩 🌱 Un joyeux mix de plantes indigènes, d’ornementales, de comestibles, tout en mixant leurs familles pr qu’elles s’entraident et soient plus résilientes. Mélanger les familles de légumes permet aussi d’accueillir un max d’insectes et petits faunes diversifiés, pour le gite et le couvert, et diminuer la pression sur « nos » légumes.
En vue de récolte cet automne et cet hiver, je plante uniquement quelques épinards, maches, pourpiers, moutardes, bettes et laitues qui se partageront les quelques morceaux de terre accueillant pour eux 🙂 Je sème plus de moutarde que d’autres légumes et ce à divers endroits près d’autres légumes car les limaces en raffolent, ça diminue les attaques sur les autres 🙂
Le fait de continuer à cultiver en période plus froide permet aussi de nourrir la « petite faune » à sa sortie de l’hiver et ça évite parfois une trop grande « attaque » de nouveaux légumes plantés au printemps.