Tu es père ou mère et tu fais face à de nombreux défis chaque jour. Quand ton enfant arrive avec une crise de larmes ou de colère, c’est le bout ?! Pourquoi on a encore des difficultés à ne pas reproduire les méthodes éducatives de nos parents ? Pourquoi il est si dur de ne pas donner une punition et de trouver une alternative ?
Ces difficultés sont ancrées par des faits sociaux, biologiques et émotionnels ! Découvrons ensemble 6 raisons pour lesquelles c’est vraiment difficile pour nous parents de s’extraire de certains réflexes éducatifs comme la punition…
1.Le fardeau de l’ancien modèle éducatif
Nos cerveaux sont câblés pour reproduire ce que nous avons appris. La majorité des parents ont grandi dans des environnements où l’éducation traditionnelle dominait : obéir sans poser de questions, recevoir des punitions pour les erreurs, et être jugé selon des normes fixes et restrictives.
Les neurosciences montrent que ces modèles, intériorisés dans l’enfance, façonnent les circuits neuronaux et deviennent des automatismes à l’âge adulte. Face à une situation difficile, le cerveau réagit souvent par habitude, et non par réflexion.
Source : Daniel Siegel et Tina Payne Bryson, Le Cerveau de votre enfant
2.Un environnement stressant qui surcharge le cerveau des parents
Dans notre société actuelle, le stress est omniprésent : emplois précaires, exigences de performance, surcharge mentale, et manque de soutien social. Ce stress active fréquemment l’amygdale, la zone du cerveau liée aux réactions émotionnelles rapides comme la colère ou la peur. Quand un parent est déjà en « mode survie », il lui devient très difficile d’accéder à son cortex préfrontal (la partie du cerveau responsable du raisonnement, de l’empathie et de la patience). Ainsi, un simple « non » d’un enfant peut être perçu comme un défi insurmontable. Et notre ancien réflexe ressort spontanément : la punition !
Source : Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l’enfant
3. Une déconnexion de nos besoins
Nous, parents, vivons souvent coupés de nos propres besoins. Les neurosciences montrent que, pour bien accompagner un enfant, un adulte doit lui-même être en phase avec ses émotions et ses limites. Mais entre la pression sociale de « bien faire », nos propres attentes et nos connaissances de nous-même, on a tendance à s’oublier. Ce manque d’attention à soi-même diminue notre capacité à être présents et patients. Ben oui, notre cerveau ressent trop souvent un manque d’énergie ou de sécurité
Source : Isabelle Filliozat, Il n’y a pas de parent parfait
4. Le mythe de la performance
Notre société valorise encore trop souvent l’efficacité et la perfection. Beaucoup de parents ressentent une énorme pression pour que leur enfant réussisse à l’école, obéisse rapidement, ou adopte des comportements « parfaits ». Cette peur de l’échec génère de l’anxiété, qui peut se traduire par des réactions de contrôle, comme la punition ou l’exigence d’un rythme qui ne correspond pas à l’enfant.
5. Le manque d’éducation émotionnelle
La gestion émotionnelle est une compétence qui s’apprend. Or, de nombreux adultes n’ont pas été formés à reconnaître, comprendre et réguler leurs propres émotions. Par exemple, quand un enfant crie ou fait une erreur, cela peut déclencher chez le parent des souvenirs inconscients d’impuissance ou de rejet vécus dans l’enfance notamment via les punitions.
6. La surcharge
Notre cerveau est saturé d’informations. Les notifications constantes, les responsabilités multiples et le manque de sommeil fragmentent l’attention des parents, rendant plus difficile l’écoute attentive de leur enfant. La fatigue mentale diminue la capacité à répondre avec calme et réflexion, augmentant les réactions impulsives.
Je ne te laisse pas avec ces constats sans te donner des pistes à explorer pour avancer vers un bien-être familial plus complet
Des pistes à explorer pour réussir à changer ses réflexes de punition
1.Prendre soin de soi
Les parents doivent d’abord apprendre à remplir leur propre réservoir émotionnel pour pouvoir offrir de l’empathie et du calme : prendre l’air, pratique un sport, s’octroyer quelques petites pauses dans la journée, accepter ces émotions et réactions même si elles ne sont pas notre idéal pour le moment,…
2.Se reconnecter à l’essentiel
Respecter les rythmes naturels de l’enfant tant que possible, en se souvenant que chaque enfant est unique. Prendre du temps de qualité avec ses enfants, ne ce fut-ce que 15min par jour.
3.Se former ou s’informer sur nos fonctionnements, le pourquoi des punitions et ses effets
Des ouvrages comme ceux d’Isabelle Filliozat ou de Céline Alvarez aident les parents à mieux comprendre les besoins émotionnels et biologiques de leurs enfants, tout en proposant des alternatives bienveillantes aux réflexes punitifs.
4.Développer son intelligence émotionnelle en étant bien entouré
En étant à l’écoute de ses besoins et de ses émotions, en apprenant à les communiquer avec des personnes à l’écoute et bienveillantes. Non, ça ne prend pas beaucoup de temps. Oui, c’est réalisable. Step by Step bien sûr !
Est-ce que tu vas arriver à éviter les punitions ? Oui !
Tu ne manques pas d’amour et de bon sens, mais simplement de ressources et de créativité pour transformer tes habitudes.
Bonne nouvelle : notre cerveau, même adulte, est plastique. Avec les informations ci-dessus et de la bienveillance envers toi-même, tu peux progressivement adopter des comportements plus sereins et adaptés à tes enfants et arrêter les punitions. 😊
Tu es impatient de t’y mettre ? Comme cela demande du temps, de la pratique et surtout beaucoup de bienveillance envers toi-même. Je te donne ici quelques conseils en plus pour te soutenir dans le changement de tes habitudes éducatives et progressivement adopter une approche plus globale et positive. Contrairement à l’idée reçue, il te faudra peut-être plus que 21 jours pour ancrer une nouvelle habitude 😉